Le film : Des hommes
Date de sortie 2 juin 2021
Durée : 1h 41min
Genre : Drame, Historique
De : Lucas Belvaux, Laurent Mauvignier
Avec : Gérard Depardieu, Catherine Frot, Jean-Pierre Darroussin
Synopsis
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Ils ont été appelés en Algérie au moment des "événements" en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.
Les échanges et les intervenants
Le film sera présenté par « Vive le cinéma ». Un échange vous sera proposé à l’issue de la projection, pour ceux qui le souhaitent.
En savoir plus sur le film, bande annonce, critiques :
Bande annonce :
Critiques de la presse :
Positif
par Vincent Thabourey
Avec "Des hommes", Lucas Belvaux vient enrichir la trop courte filmographie française consacrée à la guerre d’Algérie. C’est une bonne nouvelle. Qui plus est lorsqu’il s’agit d’une fiction interrogeant les répercussions traumatiques des ex-appelés. Mais pour aborder cette incongruité mémorielle, le spectateur de cette fresque ambitieuse devra cependant trouver ses marques au cœur d’un flot de mots et de flash-back déroutants.
Télérama
par Samuel Douhaire
D’après le roman de Laurent Mauvignier, la guerre d’Algérie, et ses plaies encore ouvertes, vue de l’intérieur. Une narration virtuose.
Feu-de-bois, l’ancien ouvrier solitaire, violent et raciste que Gérard Depardieu joue comme un colosse fragile, a cette phrase terrible : « Il n’y a pas de mots pour raconter tout ça. » Terrible mais paradoxale. Car le nouveau long métrage de Lucas Belvaux, comme le beau roman de Laurent Mauvignier aux nombreux monologues intérieurs qui l’a inspiré, s’appuie beaucoup sur les voix off de ses personnages, lettres d’autrefois ou pensées intimes d’aujourd’hui, pour raconter « tout ça » : la guerre d’Algérie, ses souffrances et ses horreurs dans les deux camps, dont le souvenir, des décennies après, traumatise encore les appelés qui en ont été les acteurs contraints.
Dans la première partie, le réalisateur multiplie les allers retours entre le présent et le passé. Une construction foisonnante, souvent virtuose, mais dont la complexité donne parfois au film des allures de démonstration théorique. Des hommes trouve sa pleine puissance émotionnelle quand le récit devient plus simple et privilégie l’Algérie des « événements ». Avec une mise en scène d’une efficacité implacable et des jeunes comédiens (Yoann Zimmer, Édouard Sulpice) aussi inspirés que leurs prestigieux aînés (Gérard Depardieu, donc, mais aussi, Jean-Pierre Darroussin, tout en retenue), Lucas Belvaux fait ressentir l’admiration de ses antihéros pour la beauté du pays qu’ils doivent « pacifier ». Puis leur détresse face aux exactions dont ils sont les témoins ou les auteurs et, in fine, les victimes, tant elles contaminent leur vie privée. Sur le moment et pour toujours.
L’humanité
Par Sophie Joubert
Le cinéaste adapte, dans le respect de sa construction polyphonique, le roman de Laurent Mauvignier. Un film sur le silence des anciens d’Algérie et la condition humaine, avec Gérard Depardieu, Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin.
Ils avaient 20 ans et ne connaissaient ni l’amour ni le monde. On leur avait dit que cette guerre ferait d’eux des hommes, comme s’il fallait en passer par là pour sortir de l’enfance. Entre 1954 et 1962, plus de 1,5 million d’appelés du contingent sont partis en Algérie, bouleversant la vie de nombreuses familles françaises.
Le souvenir des atrocités
À leur retour, ils n’ont trouvé personne pour les écouter et sont restés avec leurs cauchemars, le souvenir des atrocités qu’ils avaient vues ou commises, l’image des corps de soldats ou de civils massacrés et torturés.
Certains, comme Rabut (Jean-Pierre Darroussin), ont « fait avec », se sont mariés, ont travaillé. D’autres, comme son cousin Bernard, surnommé Feu-de-Bois (Gérard Depardieu), ont basculé dans le ressentiment, le racisme, la violence.
La critique de « l’Avant scène cinéma »